jeudi 23 octobre 2008

THE JACK AND JIM SHOW - TRIBUTE TO JESSE HELMS

THE PERFECT C&W DUO's TRIBUTE TO JESSE HELMS and other noted senator's of right wing persuasion
House of Chadula
Inkanish Cd-R
1995 June - Greensboro, North Carolina

You Ain't Woman Enough (Loretta Lynn) / If I Had One (Tom T. Hall) / A Call From Elizabeth Dole (EC) / Nightmare on Helms St. (EC) / Dirt (EC/featuring Moll and Liz) / Medley : Trail of Tears (JCB) - Cherokee Trail of Tears (J.Littlefeather) / An American National Anthem (JCB) / Don't Ask Don't Tell (EC) / Dorothy Helms and Cuban Cigars (EC) / Today's Gun Permit (EC) / Help, I'm a Plunger (EC/JCB) / Or Help, I'm a Windshield Wiper (EC/JCB) / I Like The Way You Talk, Man (EC) / Put a Hit on a Bubble (EC) / Brother, Can You Spare a Dime ? (E.Y. Harburg/Jay Gorney) / My Pencil Won't Write no More (M.Waters).

EC : guitar, banjo, vocals, various instruments, multirecording
JCB : drums and vocals
Lizzie & Molly Chadbourne : vocals

The Jack and Jim Show, c'est le nom du duo que forment depuis quelques années Eugene Chadbourne et Jimmy Carl Black, l'ancien batteur des Mothers of Invention ("The indian of the group"). Duo à l'humour totalement dévastateur, à la complicité communicative. Jimmy Carl Black le dit: "Personne ne joue comme Eugene." Et Eugene déclare: "Jimmy est une légende!" Sur ce CDr (qu'on trouve simultanément - sous deux pochettes différentes - sur House of Chadula, le label du docteur, et celui de Jimmy Carl Black, Inkanish records), les deux amis se lancent dans un féroce (et le mot est faible) tribute au sénateur Jesse Helms, ancien sénateur de Caroline du Nord, contre lequel Chadbourne doit avoir une dent particulièrement dure, puisqu'il est le héros, involontaire, de plusieurs de ses disques (dont le fameux Jesse Helms busted for pornography). Ici, le vénérable conservateur, ancien démocrate passé aux républicains, est véritablement éreinté par Chadbourne, qui chante d'une petite voix sous hélium: "My name is Jesse Helms, I won' t masturbate...", ou laisse planer de grivois sous-entendus sur Dorothy Helms and Cuban cigars (on sait ce qu'évoque "Cuban cigars" dans l'esprit d'un américain, notamment suite au scandale Clinton - pas George, Bill). Jesse Helms, qui est mort depuis, n'en finit plus de se retourner dans sa tombe, et Chadbourne semble déterminé à le tourmenter par-delà les siècles des siècles. Le disque est un réjouissant parchwork d'enregistrements lives, où le banjo de Chadbourne et la batterie de Carl Black posent les fondations de protest-songs anti-Helms, tantôt chantés par l'un, tantôt par l'autre, et parfois par les filles d'Eugene Chadbourne.
Arnaud Le Gouëfflec

Présenté comme un concept album autour du sénateur ultraconservateur et baptiste fervent, cible privilégiée régulièrement épinglée (entre autres Jesse Helms Busted for Pornography), ce projet diffère des oeuvres habituelles du Jack & Jim Show par l'importance du travail de mixage en « post-production », déjà employé pour Pachuco Cadaver mais selon un procédé encore plus développé ici. Seul aux manettes, Chadbourne utilise les bandes live ou studio comme matière première enrichie par l'addition de nouvelles pistes avec, selon les cas : voix, guitares, basse, percussions, sax et événements divers qui ne sont pas de simples arrangements supplémentaires mais les outils d'une véritable transformation de la musique du duo, qui se révèle sous de nouvelles dimensions, synthèse astucieuse entre l'efficacité directe de la formule originelle et les surprenantes richesses des montages incongrus. Le résultat est donc à la fois excitant pour les sens et réjouissant pour l'esprit. Nombreux sont les moments forts avec notamment le rugueux Dirt, Nighmare on Helms street, le « joli » duo avec sa fille Don't Ask Don't Tell ou Put a Hit on a Bubble, la voix rocailleuse extraordinaire de J.C.B. dans Trail of Tears. On trouve aussi un Today's Gun Permit très enlevé (seule prise laissée dans son jus d'origine), un titre de Muddy Waters bousculé par un solo de guitare complètement dingue, une reprise du Help I'm a Rock de Zappa (changé à l'occasion en Help I 'm a Plunger ou Help I'm a Rake) comme toujours irrésistible. Au final peu de moments de faiblesse sinon une version dispensable du standard jazz Brother Can You Spare a Dime ? Chadbourne livre sans conteste un de ses disques les plus géniaux et à part dans la production (parfois routinière) du Jack & Jim Show, largement documentée par ailleurs.
Emmanuel Girard

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