vendredi 9 janvier 2009

THE BUTTERFLY GARDEN

THE BUTTERFLY GARDEN
Mexican yellow (EC) / Clodius Parnassius (EC) / Paris Swallowtail (EC) / Nymphaliadae (EC) / Blue-strined Sripper (EC) / Papilonidae (EC) / Buckeye/Long Dash Skipper (EC) / Peacock (EC) / Ithomia-like MetalMark (EC) / Danaidae (EC) / Satyridae (EC) / Hesperimae (EC) / Riodinae (EC) Silvery blue (EC) / Mourning Cloak (EC) / Regal frittery (EC) Peacock (EC) / Californian Dogface (EC).
EC : electric guitarMark Southerland : reeds, homade instruments, electronicsMike Dillon : drums, tablas, vibraphoneJohnny Hamill : contrabassMichael Vatcher : drumsWilbert De Joode : contrabassTobias Delius : tenor saxophone, clarinet

Chapitre supplémentaire traitant des lépidopères (après Beauty and the Bloodsucker), contenu dans un double album enregistré lors du Chadfest de 2007, et partie intégrante du coffret Insect & Western. Le premier disque fait état d'observations en solo, sous forme de plongée empathique pénétrant la psyché profonde de ces créatures affairées à trouver de la nourriture ou un partenaire pour s'accoupler, défendant leur territoire et fuyant d'éventuels prédateurs. Tout un programme pour de l'improvisation "à thème", utilisant différents modes pour rendre compte des aléas d'une vie courte et tourmentée. Intensément concentré dans la narration de ces figures abstraites, Chadbourne livre ici selon moi un de ses travaux les plus convaincants. La deuxième partie traite des mêmes sujets en proposant des versions jouées par un septet formé d'un double trio rassemblant les Malachy Paper et, pour la première fois, les Hollandais Tobias Delius, Wilbert De Joode et Michael Vatcher (batteur des fameux Roof et 4 walls) auquels se joint le guitariste. Alors qu'on pouvait s'attendre à une simple jam organisée autour d'une idée prétexte, on assiste béat à un captivant travail de groupe sérieusement impliqué dans un projet révélant par là toute sa force et sa cohérence. Les musiciens développent des histoires exubérantes pleines de détails et de rebondissements tandis que la construction des morceaux est plus évidente, marquée de ruptures et de changements de rythmes, laissant toujours la part belle à l'improvisation et la personnalité de chacun, ouvrant la possibilité de multiples palettes expressives. Certains passages rappellent les contrastes de l'Out to Lunch d'Eric Dolphy (scansion abrupte du rythme, décalages maitrisés, touches de vibraphone de Mat Dillon) et égalent surtout les meilleurs moments d'Hellington Country, un des plus enthousiasmants groupes de Chadbourne.
90 minutes exaltantes et sans répit qui à elles seules justifient l'achat du coffret.

Emmanuel Girard

Le jardin des papillons est un nouveau volet de l'oeuvre entomologique du Docteur Chadbourne. Les Insect et Western series sont constituées de pièces "sérieuses", composées et interprétées par le docteur et des orchestres à géométrie variable. Ici, un disque est consacré à une interprétation solo de la suite Butterfly garden, enregistré en 2006 à The Stone à New-York, et le second à une version en septet (avec des membres des Malachy Paper notamment) interprétée sur scène à Vandoeuvre lès Nancy, la même année, lors du Festival Musique Action. On passe et repasse ainsi d'une version sobre et méditative à une orchestration foisonnante et chaleureuse, et vice-versa, ce qui permet de mieux cerner le travail de composition. Les titres (des noms de papillons) sont dans leur majorité aussi présents sur Beauty and the bloodsucker, mais on trouve ici quelques specimen inédits: le Mourning cloak, le Silvery blue, le Riodinae, etc... Le jazz papillonesque est ici strié de couleurs venues des différents mondes musicaux arpentés par le docteur: rock, punk, country and western, etc... C'est qu'on voyage quand on chasse le papillon. Mention spéciale à la version solo: la guitare de Chadbourne retrouve alors sa vibration première, le papillon est épuré jusqu'à l'os, et la musique plonge l'auditeur dans la méditation.


Arnaud Le Gouëfflec

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