mardi 26 janvier 2010

END TO SLAVERY (1997)


1997 - Intakt Cd 047
recorded september 15, 1996 at Rote Fabrik, Zürich

Amber / Naima (J.Coltrane) / Misty, I Know You’re Misty ‚Cus You Miss Me When I’m Gone / Shreeve’s Heaven / Grey Skies Are Just Clouds Passing Over / Oil Of Hate / Imitation of astral Traveling / That’s That / A Stone From Every River / Symphony of Weirdness/presto/Acarrot/Con Gas/Adagio / End To Slavery.

EC : voice, guitar, banjo, plunger, rake, birdcage and noise

Quatre ans après Songs et Strings, deux perles indispensables, le docteur offre encore un recueil en solo merveilleusement capté par l’équipe du label suisse, qui offre un écrin à la qualité d’enregistrement exceptionnelle et peu commune dans la production de Chadbourne, habituellement adepte des productions low-fi aussi bien par goût intentionnel que par la force des choses… Il faut bien admettre que le travail de restitution sonore et de réverbération rend pleinement justice à son jeu virtuose et éclatant. Ajoutons à cela un artiste au sommet de sa forme, débordant d’idées et d’énergie, et l’on obtient l’un des plus beaux titres de sa discographie, à l’instar des autres albums parus sur Intakt. Chadbourne attaque très fort dans la profusion de détails du quasi surnaturel « Amber » (morceau qui figurait déjà sur le solo acoustic guitar vol.1) et enchaîne avec un fervent et surprenant « Naima » recréé à la guitare électrique (!), fidèle à l’esprit de Coltrane (thème prétexte aux débordements passionnels d’un jeu hyper expressif) plus qu’à la lettre, suivi d’un haletant et extrêmement rapide « Misty » (à ne pas confondre avec le standard d’Erroll Garner) inspiré par Ornette Coleman, ou démonstration de virtuosité rime avec musicalité. L’absence de Jimmy Carl Black (son complice du Jack & Jim Show) ne l’empêche pas de convoquer l’esprit de Captain Beefheart dans les accents colorés de « Shreeve’s Heaven », ou de se lancer dans des tentatives pour le moins hasardeuses d’évocation des nuages au moyen d’une guitare (« Grey Skies Are Just Clouds Passing Over »). La reprise d’ « Oil of Hate » constitue un grand moment grisant d’intensité avec son furieux solo qu’aucun superlatif ne saurait définir. La pause introspective du lumineux « Imitation of Astral Traveling » permet ensuite de se remettre de ses émotions avant d’accompagner Eugene dans ses multiples mouvements de glaneur plein d’intuition et expert en composition instantanée (« A Stone From Every River »). Enfin « Symphony of Weirdness » - un titre qui à lui pourrait résumer son œuvre - révèle l’art du croque-carotte (Whats up doc ?) mâtiné de râteau électrique. L’album se termine sur un blues mutant faisant écho aux vieux chants des bagnards enchaînés (popularisés par la BOF de « O’ Brother » des frères Cohen). Un must !

EG



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