lundi 15 février 2010

BOOGIE WITH THE HOOK (1997)


Un disque entier consacré aux duos. Avec Han Bennink, tout d'abord, qui accompagne la reprise de Whisky and women de John Lee Hooker en tapant sur des cartons à pizza (!), avant de se rabattre sur les fûts de sa batterie: le morceau part du blues commes les fusées de Cap Canaveral, avant de s'abîmer dans l'espace. Sur la plage 4, tandis que Han Bennink fait claquer ses baguettes sur ses cerclages (ou ses annuaires, ses pizzas ou ses côtes de boeuf, qui sait?), Chadbourne brode une sorte de mélopée countryphrénique qui louche et bascule parfois du côté de la guitare zouk, avant de dérailler dans un accident de distorsion. Aux côtes de Derek Bailey, son maître en guitares non-euclidiennes, Chadbourne se lance dans un In search of Carl la Fong free et détendu, entrecoupé de commentaires des deux hommes, qui causent en jouant, comme d'autres fument en travaillant ou téléphonent en conduisant. Sur In between comme C and come saw, il fait du macramé avec le saxophoniste Charles Tyler (dans macramé il y a cramé). Le titre, long d'un quart d'heure, est plein de lueurs et de lucioles saxophoneuses microtonales. Puis c'est au tour de Volkmar Verkerk de s'y coller: les deux banjoïstes frottent et dépiautent leurs instruments pour voir ce qu'il y a dedans. Enfin, Chadbourne retrouve John Zorn pour un Red lightning part 1 free et franchement désossé, où les deux camarades de jeu jouent à cache-cache, comptent les douze mesures d'un blues en fermant les yeux, se font peur en surgissant des armoires, poussent des cris dans les coins d'ombre et jouent à "je te tiens par la barbichette" avec des anches de saxophone.
ALG

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